Je suis la résistance

7 janvier 2015.

Une date dont on ne voudrait pas avoir à se souvenir. Pas comme ça. Un jour funeste où l’on a arraché sa voix à la France. Des minutes – que dis-je – des heures de silence abasourdi, au cours desquelles chacun s’est demandé si tout cela était bien réel. Si un tel affront, une telle horreur pouvaient venir troubler une paix déjà toute relative.

Aujourd’hui cela fait déjà trois jours. Mais la douleur est toujours là, et elle le sera longtemps. Elle le sera longtemps, parce qu’il est impossible de penser à ce drame sans être traversé d’effroi. Sans être révolté. Sans se dire qu’en fait, qu’est-ce qu’un dessin contre une vie ?

Tout cela me paraît tellement dérisoire tout à coup.

D’aucuns disent qu’on peut rire de tout (mais pas avec n’importe qui). Et c’est vrai. Mais désormais, ce n’est plus une simple possibilité. C’est une nécessité. Une absolue nécessité.

Oui il faut rire de tout, oui il faut dire les choses. Sans oublier de respecter, mais il ne faut plus se taire. Comme un honneur à leurs mémoires, et au combat de nos ancêtres qui se sont démenés pour nos libertés. Pour que chacun ait droit à sa voix. Pour que l’on s’écoute.

C’est à nous maintenant. C’est à nous de prendre le relais, de nous battre pour notre liberté d’expression. Parce que c’est la France, son caractère, sa raison d’être. Et que personne n’a le droit d’en décider autrement à notre place.

Peut-être veulent-ils nous soumettre. Nous réduire au silence. Semer le chaos.
Moi je vois qu’ils n’ont fait que réveiller les consciences, créer un sursaut citoyen dans une société qui était en proie aux doutes. Il est maintenant l’heure de se rassembler. Ensuite, il ne faudra pas oublier : nous sommes Charlie, nous sommes l’espoir, nous sommes la résistance.

Et c’est bien la plus belle réponse, le plus bel élan que l’on puisse donner à cette année 2015 qui commence si violemment.