Sicilia, Dolce Vita

C’est parait-il la plus grande île de Méditerranée. Le ballon dans lequel shoote la fameuse botte italienne. Je veux parler bien sûr de la Sicile, dont le nom, rien qu’à le prononcer, fait surgir devant nos yeux des images de paradis. C’est dans ce havre de paix au charme tout italien que j’ai posé mes valises pour une semaine, à l’ombre des citronniers aux fruits discrets, et des oliviers aux pépites fermes et vertes, arbres enchanteurs que l’on rêverait de pouvoir planter chez nous.

Le soleil qui nous accueille est radieux, haut et chaud dans le ciel. Il allonge les ombres, rend les bâtiments majestueux, et le paysage joyeux. C’est le matin, nous découvrons notre hôtel – I Monasteri Resort & Golf – avec une joie emplie de soulagement, notre périple ayant commencé à 3h du matin. C’est un ancien monastère, tout en pierre blanche, posé au milieu d’un immense parc qui se trouve aussi être un golf, vous l’aurez surement deviné. La fraîcheur du bâtiment est toute bienvenue, l’air extérieur, humide et chaud, avoisinant déjà les 30°.

Hotel I Monasteri Resort & Golf - Syracuse, Italie

Hotel I Monasteri Resort & Golf – Syracuse, Italie

Hotel I Monasteri Resort & Golf - Syracuse, Italie

Hotel I Monasteri Resort & Golf – Syracuse, Italie

Notre chambre n’étant pas encore prête, nous décidons de partir à la découverte de l’île, et plus particulièrement de Noto, qui se trouve à une poignée de kilomètres de là. Au creux de cette ville perchée sur une colline, il y a le Caffè Sicilia, qui, je dois le confesser, est l’une des raisons qui nous a poussé à choisir la Sicile comme lieu de vacances. Fondé en 1892, ce petit café qui ne paye pas de mine est pourtant l’un des trésors de cette île.

Terrasse du Caffè Sicilia - Noto, Italie

Terrasse du Caffè Sicilia – Noto, Italie

Son actuel propriétaire, Corrado Assenza, en a fait un temple du terroir sicilien, mettant un point d’honneur à ne cuisiner ses pâtisseries qu’avec des produits frais et locaux. On y retrouve ainsi de nombreuses recettes à base d’amande, spécialité de l’île, mais aussi de citron, d’abricot, de mûre, de ricotta… 
Et si son vieux bistrot nous transporte dans une Italie rétro et touchante, ses gelati, granite et autres bouchées nous ouvrent les portes d’un monde nouveau et inconnu. Comme si nous n’avions jamais mangé de véritable glace, ni gouté d’authentique granita. Ce qui est peut-être le cas, finalement. 
La granita aux amandes du Caffè Sicilia est l’une des meilleures choses qu’il m’ait été donné de goûter depuis longtemps, d’une fraîcheur, d’une onctuosité et d’une subtilité rares.
Il va sans dire que c’est de loin la meilleure adresse que je puis vous recommander là-bas. Et vous ne serez pas étonnés d’apprendre que nous y avons été quatre fois durant notre séjour, pour repartir avec les bras chargés de gâteaux à ramener pour prolonger un peu la magie de notre découverte.

La granita aux amandes du Caffè Sicilia - Noto, Italie

La granita aux amandes du Caffè Sicilia

A moins de 20 km de notre hôtel se trouve également la ville de Syracuse. Je ne sais pas pourquoi, mais ce nom m’a toujours évoqué quelque chose, une sorte de romantisme sur fond d’histoire gréco-romaine, un coucher de soleil sur une ville antique au bord de l’eau, la dolce vita (et là vous vous demandez ce que j’ai fumé avant d’écrire ces lignes). Bref. 
La ville de Syracuse en elle-même n’a strictement aucun intérêt. On s’en est rendu compte après avoir marché plus de 20 minutes pour aller voir une basilique qu’on pensait jolie de loin, et qui est en fait terriblement hideuse. L’île d’Ortigia par contre est un véritable bijou, abritant le centre historique de la ville. C’est là que tout se passe, c’est là qu’il faut aller se perdre dans les petites rues tortueuses et ombragées. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons suivi le dédale, tournant à droite ou à gauche selon ce que nous disait notre instinct, nous imprégnant de l’ambiance calme et immobile de ces ruelles anciennes. Nous avons déboulé sur un marché, les étals rivalisant de poissons frais, de grosses olives huileuses et odorantes, de légumes aux couleurs vibrantes. Les cris des marchands rebondissaient de murs en murs, contrastant avec le silence apaisé que nous venions de quitter. Les terrasses des cafés adjacents quant à elles regorgeaient de touristes et de locaux, certains ne buvant qu’un classique ristretto, d’autres ayant succombé à l’appel des antipasti malgré l’heure encore peu avancée de la matinée. De quoi réveiller les estomacs endormis !

Marché d'Ortigia - Syracuse, Italie

Marché d’Ortigia – Syracuse, Italie

Nous avons cependant poursuivi notre chemin, vers l’intérieur de la petite ville insulaire, vers son cœur, la place du Duomo di Siracusa. Un édifice magnifique, s’ouvrant sur une grande place comme on peut en trouver en Toscane à Sienne, par exemple. J’aime tellement cette majesté si propre aux villes italiennes, ces murs chargés d’histoire témoins de siècles entiers de vies humaines. On imagine sans peine à quoi devait ressembler la vie il y a quelques centaines d’années, le folklore, les couleurs… C’est fabuleux.

Ile d'Ortigia - Syracuse, Italie

Ile d’Ortigia – Syracuse, Italie

Ortigia - Syracuse, Italie

Ortigia – Syracuse, Italie

Duomo di Siracusa - Syracuse, Italie

Duomo di Siracusa – Syracuse, Italie

Outre son patrimoine italien de souche, la Sicile regorge aussi de vestiges datant de temps bien plus anciens encore, puisqu’ils nous font remonter jusqu’à l’Antiquité. La ville de Taormina par exemple, perchée à flanc de falaise au Nord-Est de l’île, abrite un ancien théâtre Gréco-Romain extrêmement bien conservé. On y accède facilement à pied depuis le centre-village, et moyennant 10€, on peut le visiter de fond en combles. Sa structure impressionnante en fait un remarquable lieu de spectacles, comme un hommage aux jeux qui s’y déroulaient il y a quelques millénaires. Son autre attrait réside certainement dans le point de vue qu’il offre sur la ville de Taormina, ainsi que dans son promontoire donnant sur l’étendue bleutée de la mer. Le reste de la ville n’est pas dénué d’intérêt non plus, avec le joli jardin de la Villa Communale, de pittoresques ruelles étroites et pleines de verdures… Difficile malgré tout de ne pas souligner la prédominance de boutiques sentant l’attrape touriste à plein nez, ce qui, il faut le reconnaître, peut gâcher un peu le plaisir de la visite.

Théâtre Greco-Romain de Taormina - Italie

Théâtre Greco-Romain de Taormina – Italie

DSC_0099

Taormina, Italie

DSC_0130

L’autre site remarquable en terme de patrimoine historique est sans conteste la Vallée des Temples d’Agrigento. Situé sur la côte Sud, ce site archéologique est grand de plusieurs hectares, et regroupe des vestiges de temples grecs, dont l’un, le temple de la Concorde, est dans un état de conservation exceptionnel. Nul besoin de préciser que la chaleur était plutôt accablante sur les larges routes en pavés cheminant au bord des temples, alors même que nous étions fin septembre. Je n’ose imaginer la température qu’il doit y faire en plein été. Petit conseil donc, si d’aventure la Vallée des Temples éveille votre curiosité, prévoyez de l’eau, un chapeau et de la crème solaire. J’avais moi-même lu ces conseils, et dans un élan de défi ridicule, je n’ai pris aucun des trois avec moi. Je l’ai un peu regretté. Mais la visite valait vraiment le détour !

Temple de la Concorde - Agrigento, Italie

Temple de la Concorde – Agrigento, Italie

Si les vacances peuvent être l’occasion de se cultiver et de découvrir de nouvelles choses, elles sont surtout faites pour se reposer, personne ne me contredira là-dessus ! Et quoi de mieux pour se reposer que d’aller glisser ses orteils dans un sable fin et chaud en contemplant une mer aux reflets turquoises et opalins ? Nous avons eu la chance trouver à quelques kilomètres de notre point de chute une plage magnifique à flanc de rochers, peu profonde sur des dizaines de mètres, et par conséquent d’une température idéale. La Spiaggia della Marchesa. Pas de vagues, un fond de sable, des rochers ça et là abritant de jolis poissons… Un paradis !

Plage Della Marchesa - Cassibile, Italie

Plage Della Marchesa – Cassibile, Italie

La Sicile n’est donc pas qu’un joli nom chantant et évocateur. C’est un véritable bijou d’histoire et de gastronomie, que j’ai la joie de pouvoir ajouter à mes carnets de voyages. Je reste cependant sur un petit goût d’inachevé, puisque nous n’avons pas eu l’occasion d’en découvrir tous les trésors : il nous reste encore à gravir l’Etna, visiter la ville de Ragusa, celle de Palerme ainsi que quelques villages de la côte Ouest, et puis bien sûr, de finir de goûter toutes les pâtisseries du Caffè Sicilia…

 

Rendez-vous sur Instagram pour plus de photos : @marie.baum

Eu vou fazer…

La gaîté inouïe des couleurs qui ornent les façades éclabousse la poussière et les fissures des murs voisins qui se meurent. Au détour d’un virage escarpé s’échappent des chants et de la musique, brisant le calme silence d’une rue désertée. Quelques azulejos accrochés sous les balcons tentent de retrouver leur éclat d’antan.
Le temps s’est comme arrêté dans ces villes où le passé reste accroché au présent comme une ombre discrète : c’est le charme désuet du Portugal.

DSC_0116Viseu.
#Nofilter

DSC_0122Viseu.
#Nofilter

DSC_0212Coimbra.

DSC_0221Coimbra.

Le silence, je l’ai prié.

DSC_0360Porto.

DSC_0378Porto.
#Nofilter

DSC_0379Porto.
#Nofilter

DSC_0381Porto.
#Nofilter

DSC_0386Porto.

 

Oliver Heldens & Shaun Frank – Shades Of Grey (ft. Delaney Jane)

Balade aux Lumières

Cette année encore, c’est un univers féérique qui embrasse la ville pour quelques jours. Des effluves de vin chaud épicé parcourent les rues.
Place Sathonay, les gens dansent la valse. Malgré le froid, malgré la bruine parfois, rien ne vient perturber leur joie. Simple et entière.

Merci Lyon pour cet interlude magique.

 

 

 

Edvard Grieg – In the Hall of the Mountain King

900 km plus loin : Oléron.

Comme un air de vacances qui flotte au milieu de ce silence paisible et délavé.

 

DSC_0006Et que renfermaient ces portes, et ces fenêtres, ces murs entiers nous isolant du reste du monde ? Ils ne servaient qu’à assoiffer un peu plus la curiosité de découvrir ces anonymes si proches, et pourtant si éloignés de nous.

 

DSC_0008

DSC_0011

Que l’impatience comme certitude.

 

DSC_0004

DSC_0030

DSC_0038

Talisco – Your Wish